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Project Motor Racing : du potentiel mais pas encore au niveau [TEST]

Que vaut Project Motor Racing, la nouvelle simulation de Ian Bell et Straight4 ?

Cinq ans après l’ignoble Project CARS 3, un titre que de nombreux sim racers aimeraient bien effacer de leur mémoire, le facétieux Ian Bell est de retour aux affaires. Suite à la vente de Slightly Mad Studios à Codemasters en 2019, il a fondé Straight4, un nouveau studio composé en grande partie d’anciens développeurs ayant travaillé sur la série GTR et Project CARS. L’ADN de Project Motor Racing s’inspire naturellement de ces deux licences.

PMR arrive avec beaucoup d’ambition : une carrière solo complète, une grande variété de catégories, du cross-plateforme entre PC et consoles, un multijoueur avec matchmaking intégré et même un système de modding. Sur le papier, c’est très séduisant. Mais qu’est-ce que ça vaut, volant en main ?

Une simulation qui nécessite encore des ajustements

Si PMR revendique une approche de simulation hardcore, dans les faits on se situe bien plus près d’un Project CARS 2 que d’un iRacing. Le jeu n’est pas un simcade, surtout en mode “Authentique” qui applique les aides réelles des voitures, mais il demeure accessible via une physique tolérante.

PMR date de sortie

Le roster de PMR n’est lié à aucun championnat précis. On passe librement d’une MX-5 Cup aux GT3, puis à des prototypes historiques comme les Group C ou aux IMSA GTO. Au total, 72 voitures sont présentes, même si l’absence de certaines marques emblématiques comme Ferrari ou McLaren se fait sentir, et qu’aucune monoplace n’est proposée pour l’instant.

Cette variété met également en lumière des différences flagrantes de physique selon les catégories. Les GT3 et les hypercars, pourtant centrales dans le simracing moderne, sont pénalisées par un comportement instable, notamment au rétrogradage et dans les phases de grip mécanique. À l’inverse, les catégories historiques comme les NGT, GTO et Group C bénéficient d’un traitement plus soigné, avec un comportement plus naturel et un plaisir de conduite nettement supérieur. Mais même à l’intérieur d’une même classe, certaines voitures semblent ne pas suivre les mêmes lois de la physique, c’est assez déroutant.

Des circuits laser-scannés de qualité

La liste de circuits est globalement intéressante, mêlant des tracés mythiques du simracing comme la Nordschleife, Sebring, Daytona, Bathurst ou Kyalami. Plusieurs circuits “débadgés” sont également présents tels que Monza, Donington ou Imola sous des noms modifiés, mais leur modélisation reste fidèle aux originaux avec des proportions convaincantes, même si quelques détails comme certains vibreurs ou zones d’échappement manquent parfois de précision. Et oui, rouler à Silverstone avec “Northampton” écrit partout fait toujours sourire, mais on s’y habitue.

PMR date de sortie

Une carrière intéressante… ruinée par l’IA

Le mode carrière est probablement l’idée la plus brillante de PMR. On doit gérer son équipe comme dans un jeu de survie : budget, achat de voitures, réparations, choix du sponsoring… La casse coûte de l’argent, chaque erreur devient un risque pour la progression, et la prudence est presque aussi importante que la performance. Le concept sur le papier est excellent et donne envie de progresser depuis les catégories modestes jusqu’aux voitures les plus exigeantes.

Malheureusement, un système pareil repose grandement sur la qualité de l’intelligence artificielle… et dans la version testée, elle est loin d’être à la hauteur. Ce n’est pas aussi catastrophique que dans EVO ou Rennsport mais l’IA ignore fréquemment la présence du joueur, n’hésite pas à vous rentrer dedans au freinage et se bloque complètement dans le trafic multiclasse. Une simple erreur de sa part peut anéantir un week-end entier, puisqu’il faut payer les réparations.

Les courses en multiclasse sont souvent ingérables : les voitures rapides restent coincées derrière les lentes, forment des bouchons et faussent totalement le déroulement d’une épreuve. L’absence de radar de proximité rend les batailles encore plus aléatoires. À cela s’ajoute une présentation austère, sans mise en scène ni cinématiques, et l’absence d’un mode coop pour la carrière, ce qui aurait pourtant été un énorme plus.

Un autre point problématique concerne la gestion des pénalités qui sont distribuées comme des petits pains, on se croirait dans une simulation d’Ocon au Grand Prix de Bahreïn 2023 avec +2sec à chaque fois que l’on met une roue dans l’herbe, c’est un peu ridicule, d’autant plus que si l’on coupe une chicane complète, c’est aussi 2 secondes de pénalité. Tout cela manque clairement de logique et ruine les courses contre l’IA mais aussi en multijoueur.

Les modes Hotlap et Endurance ajoutent quelques défis avec classements en ligne, mais le tout manque encore de profondeur. Une structure plus élaborée, proche de celle de GT7, aurait apporté une précieuse motivation supplémentaire.

PMR

Quid du multijoueur ?

Il est difficile de tirer une conclusion solide avec cette version presse en ce qui concerne le Multi de PMR : les serveurs sont logiquement vides puisque seuls les testeurs y ont accès. Sur le papier, la structure a l’air solide, avec du cross-play, un matchmaking intégré et des épreuves classées. Je reviendrai dessus une fois le jeu sorti pour voir si le net code tient la route.

Un système de mods prometteur

Straight4 mise énormément sur le modding, au point d’en faire l’un des piliers du jeu. L’idée de permettre à la communauté d’ajouter de nouvelles voitures, de nouveaux circuits, des HUD alternatifs ou même d’ajuster la physique est particulièrement séduisante. Même les joueurs sur consoles pourront en profiter, une première dans le simracing.

Mais pour l’instant, ce système reste très théorique. L’outil officiel n’est pas disponible et seule une Praga et quelques livrées peuvent être téléchargées. Si la mayonnaise prend, le modding pourrait devenir l’un des plus grands atouts du jeu et compenser une partie des lacunes du contenu de base mais pour cela il faudra attendre de voir si la communauté s’implique sérieusement sur le projet.

PMR multi

Des graphismes et des performances inégaux

Si la physique est gérée par le nouveau Hadron Engine, l’affichage repose sur le Giants Engine 10, dérivé de Farming Simulator. Visuellement, le résultat est correct, parfois agréable, mais loin des cadors du simracing. Les voitures sont bien modélisées, avec des cockpits détaillés et crédibles. Les circuits affichent quelques effets intéressants comme les dépôts de gomme, le marbling, les trajectoires sèches sous la pluie ou les traces laissées après une sortie de piste. On sent clairement l’héritage du LiveTrack de Project CARS.

En revanche, plusieurs éléments posent problème : reflets extrêmement agressifs, ombres grossières, flaques d’eau et pluie peu convaincantes, arbres en 2D… et surtout des performances instables. Les stutters liés au cache shaders sont fréquents, les départs à 32 voitures font chuter brutalement le framerate, et quelques crashs subsistent. Avec un i7-14700K et une RTX 4070, je peine à dépasser les 80 FPS en détails moyens lorsque je roule seul. L’optimisation CPU devra donc être sérieusement retravaillée. Je n’ai pas eu l’occasion de tester les versions consoles, mais il semble que les moutures PS5 et PS5 Pro ne s’en sortent pas trop mal.

PMR

Un son en dents de scie

Le son alterne entre le très bon et le très moyen. Certaines voitures, notamment les anciennes et la mythique 787B, sonnent merveilleusement bien, autant pour le moteur que pour les bruits d’habitacle. D’autres modèles, surtout modernes, manquent de présence et de caractère. L’Aston Valkyrie, par exemple, paraît terriblement anémique comparée à ses équivalents dans LMU ou AMS2. Les crissements de pneus, particulièrement exagérés, deviennent rapidement fatigants.

Un FFB complexe à régler et capricieux

Le FFB peut offrir de bonnes sensations, mais y parvenir demande un temps considérable. Le jeu propose de nombreux réglages globaux, auxquels s’ajoute une dizaine d’options par voiture. C’est une véritable usine à gaz. Même après plusieurs heures passées à expérimenter différentes configurations, il est difficile d’obtenir un résultat réellement satisfaisant. Certaines voitures n’offrent quasiment aucun retour, donnant l’impression de tirer un simple élastique sans aucune indication sur le grip.

Pour les meilleures voitures, on se rapproche du niveau d’AMS2 ou d’Assetto Corsa EVO, preuve que le potentiel est là. Mais Straight4 aurait clairement dû affiner les réglages par défaut avant la sortie. Peut-être que la communauté finira par trouver des presets plus efficaces.

Pas de VR ni de triple screen

Enfin, on peut regretter l’absence de support VR et triple screen sur PC, ce qui confirme à nouveau que PMR sort trop tôt. Le studio promet l’ajout de ces fonctionnalités plus tard, mais en l’état, le jeu se limite au simple écran, ce qui réduit considérablement son intérêt pour les simracers équipés.

PROJECT MOTOR RACING

Score - 60%

60%

Project Motor Racing a de vrais atouts, variété de classes, physique prometteuse, mode carrière original, mais encore trop de lacunes pour convaincre dès aujourd’hui. Entre une IA faible, des performances inégales, un FFB irrégulier et une conduite parfois incohérente selon les voitures, le jeu donne l’impression d’être sorti trop tôt. La mise à jour day one corrigera une partie des soucis, mais il faudra clairement plusieurs patchs majeurs avant que PMR se hisse au niveau des meilleures simu du marché.

Les plus
  • Variété de voitures et catégories
  • Mode carrière original
  • Le modding présent sur PC et consoles
  • Cross-play et matchmaking intégrés
  • Cockpits bien modélisés
  • Un FFB et une physique intéressants
Les moins
  • …mais certaines voitures ont une conduite hasardeuse
  • IA pas à la hauteur
  • FFB laborieux à calibrer
  • Performances et optimisation CPU médiocres
  • Pas de VR, pas de triple screen
  • Visuels et sons très inégaux
  • Gestion des pénalité bancale

Project Motor Racing
Editeur : Giant Games
Plateformes : PC, PS5, PS5 Pro, Xbox Series S|X
Développeurs : Straight4
Date de sortie : 25 Novembre 2025
Prix : 60€ sur PC, 70€ sur consoles
Site officiel

Djin

Grand fan de VR et de Simracing, je conjugue ces deux passions avec le site VR Actu :)

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