Helldivers 2 | TEST : Démocratie, Bugs et Explosions !
Parcequ'il n'y a pas que la VR et le Simracing dans la vie.
C’était avec hâte que j’attendais cette suite de Helldivers premier du nom. Issue de la cervelle féconde des développeurs de Arrowhead, toujours apte à nous pondre des divertissements originaux, ses productions (Magicka, Gauntlet) venaient épicer nos soirées au-delà de la soupe conventionnelle que certains gros éditeurs ont l’habitude de nous servir.
Helldivers 2 : Test
La recette de cette licence rafraîchissante ? Une bonne dose d’ambiance décalée et satirique reprise de Starship trooper, une vue du dessus qui entraîne une coopération poussée, le gameplay des « stratagèmes » qui remettent un coup de jeune aux QTE… Ajoutez à cela le sel d’une difficulté bien dosée égayée de son bestiaire bien dodu et de son arsenal bien en chair et vous aurez de quoi régaler vos exigences de fins gourmets.
Un citoyen a le courage de faire de la sécurité de la race humaine sa responsabilité personnelle.
Alors je vous préviens, on assiste ici a une refonte profonde du gameplay : finie la vue du dessus et place au règne incontesté du TPS. Certains regretteront le sacrifice de l’originalité pour le conformisme mais dans notre infinie mansuétude nous pardonnons à Arrowhead car c’est un pari réussi.
Le jeu est beau, l’ambiance réellement prenante et vous pouvez être sûr que les commentaires Youtube sous les vidéos de Starship trooper ont explosé après la sortie de Helldivers 2. Le ton est martial, décalé, excessif, bourré de propagande et de musiques épiques, et ça marche.
Vous plongez depuis votre destroyer dans une capsule pour botter le cul des aliens et vous en redemanderez car pour qu’on bon citoyen soldat aille se faire tuer il ne se contente pas d’une médaille et de quelques crédits, non non… il faut parler à son âme… le galvaniser !
La Super-Terre et sa démocratie ne peuvent prendre le risque de voir remettre en cause notre mode de vie !
Dans ce jeu multi jusqu’à quatre joueurs vous profiterez dans la capsule de largage pour discuter tactique : atterrissons dans la zone qui semble la plus calme, ou au contraire au cœur de l’enfer pour accomplir les objectifs de mission avant la fin du temps imparti. Bobby s’équipera en arme anti-blindage, et Johnny prendra la mitrailleuse légère pour éclaircir les rangs des petites vermines, quant à moi je m’équipe en stratagèmes qui invoqueront des frappes aériennes pour frapper les grosses concentrations ennemies. Vous êtes près ? GO GO GO tas de singes ! Nous avons sur cette planète d’insectes des droits que notre supériorité justifie à elle seule !
Une fois au sol préparez le matos, interceptez les patrouilles ennemies et exterminez ces nids de vermines. Notre radar nous indiquera les objectifs principaux, à nous d’explorer le terrain pour trouver les secondaires. Quoi ? Tu as trouvé des échantillons aliens ? Parfait on se le met de côté pour améliorer nos armes une fois rentré au vaisseau. Les objectifs sont accomplis ? Rendez-vous zone d’évacuation on se tire d’ici avant que les vagues d’insectes nous submergent. La navette arrive ! Magnez-vous bordel ! Ils arrivent ! GO GO GO ! On se casse !
Voilà à peu près ce qui vous attend avec vos trois amis. Comme je le disais les paysages des différentes planètes sont beaux. L’autre fois après une mission nocturne je me suis même mis à louer le soleil, comme le font les sauvages. Et ne vous moquez pas de mon enthousiasme pour la lumière parce qu’être entouré d’aliens hostiles dans une tempête de sable ça n’est pas une sinécure.
Voulez-vous en savoir plus ?
Les insectes qui nous tiennent lieu d’ennemis (les « Terminides » si vous voulez utiliser le mot savant) sont un véritable plaisir à écrabouiller face à l’arsenal technologique le plus puissant de la galaxie. Ils sont si satisfaisants à éliminer !
En effet la hitbox des ennemis et leur façon de réagir aux tirs est réellement un petit bijou d’animation. Ici vous leur arracherez une aile, ici une mandibule, ici une patte, ici la tête, là-bas une carapace de chitine qui protégeait sa chair tendre…
Et puis il y a aussi les explosions suscitées par les bombardements orbitaux par vos grenades et autres joyeusetés. Pardonnez mon manque de finesse et de lyrisme mais quand ça pète… ça pète ! Les ennemis sont littéralement démembrés et projetés à perpète les oies par votre artillerie. La terre est violemment secouée et je vous enjoins chaleureusement d’utiliser votre touche plongeon pour échapper au souffle de l’explosion sous peine d’être transformé en tartare. Vous verrez, il n’est pas rare d’être aplati par le stratagème envoyé par notre cher Bobby qui dans le fracas de la bataille n’a pas discerné votre présence parmi les ennemis. Eh oui tout comme dans Helldivers premier du nom les tirs fratricides sont particulièrement meurtriers.
Mais attendez ! Les insectes ne sont pas vos seuls ennemis ! Les terminators robots du turfu sont bien de retour pour nous casser les oreilles avec leur idéologies barbares et là ce n’est pas la même histoire. Vous étiez fier de votre arsenal ? Que nenni ! Ils sont solidement retranchés derrières des bastions garnies de tourelles de mines, tirent roquettes grenades et déploient également des blindés ! Les félons !
Bref le bestiaire est si complet et divers que vous aurez presque l’impression de jouer à un autre jeu lorsque vous changerez de factions ennemies à affronter. Ils semblent également que chaque mission ait une particularité quant à la présence abondante ou non d’un antagoniste en particulier : parfois vous croiserez moult cracheurs d’acide chez les insectes ou nombre de « Chargeurs » ( de gros cafards géants blindés qui ont très mauvais caractère) ou encore des droïdes équipés de jetpack chez les Automatons (oui c’est leur nom) etc.
Notez que chaque carte dispose de nombreux points d’intérêts aussi divers que variés, vous pouvez tout aussi bien tomber sur une cache de munitions que sur une tourelle de brouillage ennemie qui rendra vos stratagèmes inopérants. Il ne tient qu’à vous de monter une équipe de sabotage pour la détruire si vous en avez le temps ! Car oui ! Une fois le temps écoulé finis les stratagèmes ainsi que les renforts (résurrection) d’alliés !
Bref, en somme on en a pour notre argent, et à mesure que vous avancerez à travers les 9 niveaux de difficulté vous rencontrerez d’autres ennemis plus redoutables, et je n’ai même pas mentionné l’arrivée imminente d’une troisième faction ennemie : les « Illuministes », des sortes de Protoss d’Asgard croisés taoïstes. Bref incompatible avec notre bonne vieille démocratie.
Ne vous inquiétez pas car à nouveaux maux nouveaux remèdes : très récemment un premier mécha est venu enrichir notre arsenal et croyez-moi ça va chier dans le bungalow. Enfin je fais le malin comme ça mais si vous n’avez pas débloqué un certain nombres de stratagèmes ou d’armes dernier cri, atteindre les derniers paliers de difficulté ne va pas être une partie de plaisir, et quand bien même ! Passé le niveau 7 le jeu est dur ! Voire punitif !
Alors justement, parlons un peu du système de progression et d’acquisition d’armes nouvelles. Il est en réalité très classique : vous récupérez plus ou moins d’argent à la fin de chaque mission afin de débloquer des stratagèmes (frappes aériennes, tourelles, armes de soutien, mortier, laser orbital, etc) ainsi que des échantillons dissimulés sur la carte afin de les améliorer. Farmer ces échantillons demande d’ailleurs pas mal de temps et gare au Helldiver imprudent qui portait sur lui les échantillons de toute l’escouade et qui n’est pas parvenu à évacuer ! Après 40 min de mission ça peut rendre un peu grognon.
Le premier qui ne se bat pas je le descends personnellement.
Bon et qu’en est-il des « médailles » que vous avez récoltées ? C’est une ressource similaire à l’argent (réquisition) et aux « supers crédits » que vous avez durement gagnés après la réussite d’une mission et l’on touche ici du doigt le reproche principal que je ferais à la production d’ArrowHead. Le système d’achat et de déblocage des nouvelles armes est tout simplement puant. Je vous l’explique : vous avez accès à des « passes de combat » qui se déverrouillent par niveau à mesure que vous y dépensez des médailles. Par exemple au palier 1 vous avez accès à tels skins et à telles armes, après avoir dépensé x médailles dans ce palier le palier 2 vous est accessible et mon Dieu que c’est bordélique ! Les skins sont mélangés avec les armes, les armures, les capes, les trucs inutiles, les armes indispensables tout est en pagaille dans un système pas du tout instinctif. On sent le système bien farfelu créé pour instiller un effet paquet cadeau afin d’inciter aux micro-transactions.
Mais quoi d’autre alors pour alimenter mon courroux ? Vous allez me dire on se moque de tout cela l’important c’est le gameplay non ? Alors oui le gameplay est excellent, ça explose ça déchiquette ça mitraille ça crie des injures à son copain qui a balancé ses mines aux cœur de l’escouade en plein nuage de poussière D’ACCORD. Mais bon sang de bois que le lancement du jeu fut poussif ! Les serveurs claqués pendant une semaine, toujours de nombreux crashs, de Bobby bloqués dans le décor ou d’ennemis rampants ! Et je ne parle pas du rebind des touches du clavier azerty une cata ! Certains joueurs doivent réassigner les touches à chaque lancement du jeu !
Malgré les nombreux bugs les crashs et la fébrilité des serveurs le jeu rencontre un indéniable succès et ça se comprend. On est d’autant plus frustré par un crash lorsqu’il vient troubler un réel fun n’est il pas vrai ? Et puis enfin ne soyons pas mesquins, le studio travaille sur les problèmes qui se résolvent petit à petit et on remarque avec plaisir l’attention portée à l’équilibrage des armes et du bestiaire. Dont act. D’autant qu’une tonne de nouveaux contenus arrivent dont une nouvelle faction ennemie, et rien qu’en l’état actuel du jeu il y a largement de quoi s’amuser cent heures.
Enfin il faut savoir qu’en réalité nous n’enchainons pas les missions une à une sans conséquence. Tous les joueurs participent à l’effort de guerre afin de faire avancer le contrôle de la Super-Terre sur une carte de la galaxie. Il y a parfois des événements sur certains fronts qui donnent lieu à des missions spéciales, cela rajoute à l’ambiance car vous avez l’impression vous et vos concitoyens de participer à une stratégie globale, mais en réalité il s’agit encore une fois que d’effet d’ambiance. Personnellement j’aurais apprécié que la communauté des Helldivers soit directement sollicitée sur des choix de la campagne galactique. Même de simples sondages auraient fait l’affaire. C’est dommage car cette « campagne galactique » aurait pu être mieux exploitée.
Helldivers 2 s'avère être une suite pleine d'audace qui enrichit l'héritage de son prédécesseur avec brio. Entre son ambiance décalée qui nous plonge dans une satire militaire et démocratique hilarante, et son gameplay exigeant qui pousse à la coopération, le jeu frappe fort. Bien que les bugs et les soucis de serveur testent parfois notre patience, l'expérience globale reste très satisfaisante. Helldivers 2 est une célébration explosive de la camaraderie et de la puissance de feu, rappelant que dans la guerre comme dans la démocratie, l'union fait la force.Helldivers 2
Score - 90%
90%
- Des sensations de tirs et de puissance de feu. On en redemande !
- L’ambiance décalée et la propagande
- La diversité de l’arsenal propose des tactiques très diverses au sein de votre escouade
- La beauté des paysages extra-terrestres.
- La coopération !!
- La diversité du bestiaire des aléas et des objectifs
- L’équipe de développement consciente des problèmes et réactive.
- Les serveurs victimes du succès du jeu.
- Les crashs, terribles après 40 min de mission.
- Ce **** de problème de rebind de touche.
- Encore de trop nombreux bugs
- Une campagne galactique pas assez exploitée.
- Peu de fun en solo.
Helldivers 2
Editeur : Playstation
Plateformes : PC, PS5
Développeurs : Arrow Head
Date de sortie : 8 févr. 2024
Prix : Environ 40€
Site officiel