Into Black : Une Odyssée Souterraine en VR [TEST]
Avec Into Black, le studio Binary Mill, déjà connu pour Gun Club VR et Resist, nous plonge cette fois dans les profondeurs de cavernes sombres et sinueuses. Gouffres vertigineux, crevasses grouillantes de larves, collecte de ressources… Difficile de ne pas penser à Deep Rock Galactic. Mais ici, point de forage de tunnels : l’aventure propose une exploration spéolo en VR bien plus linéaire.
Grotte alors !
Après un crash dans un étrange environnement souterrain, le joueur se réveille dans la peau de Ben Mitchel, un ferrailleur de l’espace qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Absorbé par un trou noir, lui et son équipage ont été plongés dans l’inconnu. Après avoir repris ses esprits, il se lance en quête de matériaux et de réponses pour réparer son vaisseau et rentrer chez lui. Il part donc à l’aventure avec son compagnon robotique à l’accent délicieusement british, explorant les méandres de ces cavernes minérales. D’ailleurs, les doublages sont très convaincants, on regrette simplement que le titre n’ait pas été localisé en français : toutes les voix et les textes sont en anglais.
Si l’on peut bien accorder quelque chose au studio, c’est l’atmosphère qu’il a su insuffler à cet univers spéléologique. La flore y est variée, les couleurs chatoyantes, et les musiques mystérieuses et entraînantes nous font vraiment apprécier cette randonnée souterraine en quête de minéraux et de matières exotiques. Mention spéciale aux niveaux aquatiques, particulièrement réussis ! Par ailleurs, il est assez ironique, vu le titre du jeu, de constater qu’on n’aura pas souvent besoin de sa lampe torche, tant les niveaux sont lumineux.
Cela dit, notre escapade bucolique est quelque peu… mouvementée. Vous vous souvenez des glyphides que j’évoquais tantôt ? Eh bien, ils sont de retour ! Petits, gros, laids, volants… Bon, pas de quoi casser trois pattes à un mille-pattes, d’autant plus que le pathfinding reste, pour l’instant, plutôt approximatif. Il n’est pas rare de voir ces arachnides crétins s’empêtrer dans les textures et rester impuissants face à vos tirs.
En plus des soucis d’IA ennemie, le jeu souffre de quelques problèmes techniques. Il arrive parfois que l’on se retrouve hors de la carte en passant à travers le décor, heureusement un menu pour se débloquer permet de continuer la partie. À noter également que, lorsqu’on joue à plusieurs, les mouvements des joueurs deviennent très saccadés et des désynchronisations surviennent, laissant les joueurs voir des éléments différents (un ennemi invisible ou une porte ouverte pour l’un mais fermée pour l’autre). Bref, autant de petits soucis qui, mis bout à bout, gâchent un peu l’immersion.
Les boss sont sympas, mais avec votre grande mobilité grâce aux dashs et aux doubles sauts, ils ne résistent pas bien longtemps. (Peut-être aurais-je dû lancer le jeu en mode difficile dès la première session).
D’ailleurs, parlons un peu plus de cette mobilité. Je soutiens pleinement le choix des développeurs de nous en avoir donné autant, car les cartes sont assez vastes. Si vous avez manqué un objectif et que vous tenez à extraire tous les minerais de chaque recoin de la grotte, ce ne sera pas du tout fastidieux. Les phases de plateforme vous ralentiront légèrement, mais elles sont plutôt fun. Cela dit, j’espère que vous êtes habitués à la VR, car comme vous le savez, la verticalité dans un niveau en réalité virtuelle secoue sacrément le caisson ! À moins d’avoir hérité d’un crâne de néandertalien et d’un diplôme en parachutisme, attendez vous à des maux de tête après une heure de jeu ! Heureusement, pour les plus sensibles, il est toujours possible d’opter pour le mode « téléportation » pour un déplacement plus confortable. Petit conseil : jouez à ce jeu en étant assis !
Messieurs les Anglais… Nous ne tirons jamais les premiers…
Si notre compagnon robotique d’Albion reste flegmatique face aux hordes d’insectes nous pouvons dessouder tout ce beau monde grâce à notre arsenal. Personnellement le tir en VR a toujours été pour moi un réel régal et ce titre ne fait pas exception. Cela dit le manque d’originalité de vos armes est assez criant : pistolet, pompe, pistolet mitrailleur… On aurait voulu en avoir un peu plus. Elles restent cependant agréables à manipuler avec un rechargement à la Gears of war.
Il vous est possible de les améliorer grâce à la récolte de ressources et de plans d’arme mais après 4 ou 5 missions la carotte des améliorations ne motive plus tellement tant elles sont banales (un peu plus de dégât par-ci, un peu plus de capacité de chargeur par là…). Il vous est tout de même possible d’avoir une arme dans chaque main. L’arsenal propose aussi des grenades mais le système de lancer est clairement bancal et 80% de vos explosifs tomberont bêtement à vos pieds.
Qu’en est il pour ce qui est du reste de l’équipement ? Il vous sera possible de manier pioches, laser de minage, lance plateforme, flare gun. Durant les premières heures de jeu, il est très satisfaisant d’utiliser tout l’outillage afin de maximiser la collecte de ressources. On retrouve d’ailleurs un système de mini jeu plutôt réussi pour récolter certaines plantes ou ouvrir des coffres. Malheureusement, au bout de quelques heures de jeu, le manque de profondeur de la progression commence à se fait ressentir.
Les niveaux offrent également quelques puzzles, comme des terminaux où il s’agira de pirater un processeur en redirigeant les données à travers des câbles (avec une physique appréciable) ou encore des énigmes inspirées de Half-Life: Alyx dans lesquelles on doit relier plusieurs points dans l’espace. Un peu plus de défi aurait été le bienvenu, mais ces casse-têtes ont au moins le mérite d’apporter de la variété au gameplay.
Enfin, en plus de la campagne jouable en solo ou en coop le titre offre un mode de jeu PvPPvE dans lequel 12 joueurs s’affrontent sur une carte qui se rétrécit progressivement. Toutefois, à ce jour, les mouvements saccadés des autres joueurs rendent ce mode peu praticable. On compte sur la réactivité des développeurs pour résoudre ce problème, d’ailleurs un premier patch est déjà allé dans ce sens.
Malgré les défauts d'Into Black, j'ai réellement passé un très bon moment en coopération, d'autant plus que le jeu est très bon marché pour ce qu'il propose. Si vous êtes un fan de spéléo, de Deep Rock, n'hésitez pas, foncez. Pour les autres il faudra attendre quelques patchs et quelques garnitures de contenus afin de rendre l'expérience plus épicée. Into Black
Score - 70%
70%
- De très jolis environnements
- Un système de progression touffu
- Très fun en coop
- Petit prix
- Texte et voix seulement en anglais
- Manque de folie pour les améliorations d’armes
- De nombreux bugs
Into Black
Editeur : The Binary Mill
Plateformes : Quest
Développeurs : The Binary Mill
Date de sortie : 10 octobre 2024
Prix : 15€
Site officiel